Une petite présentation avant de, peut-être, entamer la discussion avec des amoureux de la marque. C’est l’usage des lieux me semble-t’ il…
En une dizaine d’années, j’ai dû user mes guêtres sur quelques japonaises et j’avoue en garder de bons souvenirs : quelques gamelles, de magnifiques balades, des rencontres, beaucoup de km (je ne saurais vous dire combien, mais qu’importe…), des erreurs qui m’ont tant appris, des bonheurs à n’en plus savoir.
Je suis une accro il est vrai, même si ma vie ne tourne pas essentiellement autour de ça. Mais je crois bien que tant que je tiendrai sur une selle, il ne faudra pas m’en conter. J’adapterai juste la monture à mes courbatures

Il y a 4 ans, je suis tombée amoureuse. Un vrai coup de foudre.
Déjà je m’amusais sur une petite SVS 650 qui ne demandait qu’à prendre de l’angle ; avec quelques petites frayeurs à la clé du type rétrogradages trop brutaux qui faisaient virguler la belle. C’est là que j’ai appris à donner le petit coup de gaz (qui a d’ailleurs ses adeptes et ses contradicteurs. Moi j’en abuserais presque).
Et puis, et puis… un jour de chance m’a valu de tomber nez à nez avec un truc rouge sorti tout droit du plus beau de mes rêves. Un monstre (à côté de la SV) que j’ai eu l’occasion d’essayer pdt une petite heure (merci à un petit concess. qui était à l’époque avenue de la Grande Armée. Je ne sais pas si finalement il a réussi à refourguer cette improbable grosse dame).
J’avais bien une moto d’avance en tête, comme il est d’usage de rêver tjrs à la "prochaine", mais je ne connaissais pas encore ce sentiment de posséder, enfin, la moto de ses rêves. Celle à qui l’on pardonne tout, même les pires crasses.
Je l’ai vue "à vendre" (donc potentiellement "à essayer"), et sans hésiter, j’ai foncé dans le magasin. 5 min plus tard, je me maudissais de n’avoir pas pensé à la hauteur de selle. Je me suis retrouvée sur la pointe des pieds, en équilibre précaire, avec 250 kg entre les pattes, à faire reculer la bête.
J’y étais, pas question d’abandonner… je suis descendue et j’ai poussé. Je suis remontée et fait mine de ne pas voir le sourire condescendant de quelques motards stationnés là. Une fois lancée, l’extase à commencé…
Oui, le mot est même faible

J’ai enfin ressenti les prémices ce que je soupçonnais sans jamais l’avoir vécu : j’avais trouvé une bécane qui avait de la conversation … et qui me prédisait déjà de belles tirades et argumentations pour la convaincre de philosopher avec moi.
Au bout d’une heure, on commençait à bien se marrer toutes les deux et même si je sentais quelques résistances, notre avenir était prometteur et certainement pas lisse et fade comme tout ce que j’avais croisé jusque là.
Et je l’ai attendue la garce. 2 ans à mettre de côté, à faire des concessions sur tout, à rêver aussi jusqu’au jour où, enfin, je suis allée la chercher du côté de Metz. Et là je suis tombée sur un passionné, à qui j’ai dû raconter ma petite histoire de coup de foudre, au risque de lui déplaire et qu’il ne m’élise en tant que digne successeur (pffff…. Les guzzistes je vous jure, ils abusent parfois : il faut même que je lui donne des nouvelles de temps en temps.)
Lui il devait s’en séparer (à regrets) car il ne pouvait davantage stocker dans son garage et briguait une V11 sport verte à cadre rouge (je crois). L’une remplaçant l’autre et ce fut pour mon plus grand bonheur.
Le retour, je ne vous raconte pas… J’en souris encore béatement même si la route était vraiment sans intérêt jusqu’à ma banlieue parisienne, sauf du côté de Reims où ça tournicotait un peu.
Et depuis 2 ans, je ne cesse de la regarder avec des étoiles dans les yeux, de lui caresser le flanc, de lui parler parfois, histoire de me maudire de ne pas être en forme tous les jours… Parce qu’elle se mérite la princesse ! Et certaines fois, son poids à l’arrêt me fait appeler dieu par tous les noms.
A l’arrêt je crapaute, c’est pas beau à voir. Je vous raconterai peut-être un de ces jours la plus belle blessure à mon ego à cause d’elle. Mais une fois lancée (il suffit de pas grand-chose : juste que les pieds soient à leur vraie place, sur les cale-pieds donc !) et voilà l’osmose en goguette, la fusion des amoureuses, les palabres des 2 commères… et la vie n’aura de cesse d’être vécue.
Je n’en reviens toujours pas du plaisir qu’elle me donne.
Je l’utilise quasiment tous les jours. Une dizaine de km dont 8 de périph… A peine le temps de s’é-chauffer qu’il faut déjà s’arrêter. Pas sûre qu’elle apprécie le régime citadin, mais pour l’instant, et en attendant peut-être le scootaire (je sais, c’est un gros mot pour certains, mais je vous promets que je choisirai … au moins … un italien

Son docteur, Sieur Goutal, me dit que ça ne craint trop rien. Suffit de tirer un peu sur les rapports quand elle commence à crapoter et ça remet tout en ordre. Et puis les balades du week-end, quand c’est possible, lui redonnent du cœur à l’ouvrage.
Pour l’instant, des broutilles : un câble de compteur, un ressort de sélecteur (heureusement coincé en 1re), une consommation d’huile un peu élevée (env. 0,5 à 1 litre pour 5000 km), une conso énooooorme (10 l) en ville et correcte sur route (7.5 l), voire moins, voire plus… Ca dépend de notre forme à toutes les deux (enfin surtout de la mienne hein !) et malheureusement 2 chutes à l’arrêt : 1 fois à droite et 1 fois à gauche. Mais bon, je ne suis pas puriste comme son précédent propriétaire (qui vous lit peut-être !) et qui était très contrarié lors de la vente de n’avoir pu remplacer la vis à la tête légèrement écaillée, la vis là, oui là, derrière le truc qui est tout derrière les caches culbu…

Depuis, je suis allée plusieurs fois guzzibouffer avec les joyeux drilles parisiens (pour ceux qui les connaissent), et j’ai croisé une Isa dont j’ai pu lire quelques traces ici-même et avec qui j’avais un peu discuté lors d’un de mes passages à la mutuelle.
Sinon, j’aime plutôt rouler seule. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais la nature humaine est ainsi faite que le groupe a tendance à rendre con.
Et je ne désespère pas un de ces jours aller poser mes pneus sur une piste, peut-être…
Un peu bavarde sur ce coup, mais difficile de ne pas lui rendre hommage.
A bientôt !
Marie
PS : mon pseudo "Cendrillon", c'est pour tous les trucs que j'oublie ici et là, histoire de ne pas faillir à ma réputation de tête en l'air.
Tiens, justement, je viens de me relire et je ne vous ai pas dit l'essentiel !!! mon tracteur, c'est une V11 Le Mans Rosso Corsa de 2004
