Comme je l’avais écrit sur ce forum, un déménagement m’avait conduit en 2021, à me séparer, simultanément, d’une 940 Bellagio Luxury
et d’un V11 Cafè Sport (faute de disposer d’un garage suffisamment spacieux) pour les remplacer par une V85 TT Travel qui m’a ravi pendant 2 ans.
La sortie de la V100 Mandello a été la réponse à une attente personnelle de longue date, d’un roadster sportivo-routier, et a mis fin à ma courte vie de motard en trail.
Après 8 000 km à son guidon, je peux dire que cette V100 Mandello comble cette attente par ses nombreuses qualités (ergonomie, qualité de finition, esthétique)
et son moteur expressif qui est une vraie réussite. Certains l’ont définie comme une synthèse moderne d’une Griso et d’une Norge, c’est plutôt vrai ...
Mais cette entrée dans le monde « Guzzi 2.0 » m’a aussi fait prendre conscience que je laissais derrière moi d’autres sensations, caractéristiques des big blocs refroidis par air :
un régime de ralenti suffisamment bas pour percevoir les coups de pistons, le couple de renversement très marqué, les « good vibrations », ou encore l’inertie de l’ensemble.
Des caractéristiques qui, pour nombre de motards non adeptes de la marque à l’aigle, sont appréhendés comme des défauts, mais qui pour moi font le sel des Guzzi à l’ancienne !
C’est pourquoi, j’avais en tête, depuis plusieurs semaines, le souhait de lui adjoindre une camarade de jeu.
Perspective réalisable depuis mon changement récent de voiture (- volumineuse) et le gain de place juste suffisant qu’il a généré dans le garage.
Critère de recherche : un modèle plutôt axé sur la balade en solo, pour répondre à une utilisation réellement complémentaire de celle de la V100
(qui, elle, permet le duo et apporte confort/puissance et protection sur de + longs trajets).
Ma réflexion m’a mené instinctivement vers une Griso 1200 SE 8V idéalement dans sa livrée Black Devil -la plus belle moto qui m’ait été donné de posséder
- pour son moteur caractériel, mais son tarif sur le marché de l’occasion (millésime 2013-2015 doté de la distribution à rouleaux) est trop élevé pour mon budget « seconde moto ».
Et puis, objectivement, pas forcément la meilleure en mode balade avec sa position basculée et son embrayage "costaud" qui me faisait souffrir les poignets…
J’ai eu également l’opportunité, très récemment, de racheter mon ex-V11 Cafè Sport, son propriétaire s’en séparant pour acquérir une new Stelvio. Idem, budget trop élevé et position un peu sport…
J’en suis donc venu à me (re)pencher sur le cas de la Bellagio que j’avais tant appréciée, pour en conclure : quoi de mieux qu’une Bellagio pour remplir cette fonction ?
N’est-elle pas aux antipodes d’une V100 Mandello (« roadster/custom » versus « roadster/sportivo-routier ») ?
La 940 Bellagio c'est un profil de pratique solo, des formes tout en rondeur, pas d’ABS, pas d’assistance électronique,
un réservoir en métal, le moteur Guzzi classique par excellence (le dernier de la longue lignée des big blocs culbuté 2 soupapes refroidi par air), de longs silencieux Lafranconi, et des roues rayonnées ...
soit peu ou prou l’exact opposé de la V100 Mandello !
Ainsi, le hasard des recherches m’a mis sur le chemin d’un ancien du forum (résidant à moins de 20 km de chez moi !), qui se séparait de sa 940 Bellagio Nera, après 15 ans de passion commune.
La nouvelle venue est donc un exemplaire sorti de l’usine en 2007 (première année de commercialisation),
immatriculée en 2009, affichant aujourd’hui 31 000 km au compteur, et ayant bénéficié des bons soins de son unique propriétaire.
Côté accessoires, j'ai déjà viré le pare-brise et vais rapidement faire de même avec le porte bagage, pour qu'elle retrouve sa ligne originelle (les supports C-Bow sont commandés).
Il est possible que je dépose aussi les pare-carters, c'est en réflexion ...
Un ou deux points encore à revoir : un contacteur de béquille latérale capricieux, un feu stop qui ne se déclenche pas au frein arrière (contacteur à nouveau ...)
et un réglage de fourche à reprendre (trop souple).
Sinon, le moteur tourne super rond (ou plutôt "super carré" devrais-je dire, vu les cotes du moulin
), sans à coup d'injection.Reste des obligations on ne peut + d’actualité, à savoir "la case contrôle technique" (passé hier avec succès
) pour pouvoir l’immatriculer à mon nom, et, à partir de l’année prochaine, solliciter une dérogation pour rouler dans la ZFE de la métropole lyonnaise (la belle étant classé Crit’Air 3
/ norme EURO 2), car interdite de circuler à compter du 1er janvier 2025 . Pour les non lyonnais, cette autorisation permet d'utiliser le véhicule 52 fois par an dans ladite ZFE (dérogation "petit rouleur").
Quelques contraintes, certes, mais déjà le bonheur de pouvoir à nouveau musarder en Bellagio…
Bellagio, Mandello, les deux belles se font désormais (quasiment) face dans le garage, à l’image des deux cités lombardes des bords du lac de Come qui ont inspiré leurs dénominations respectives.
Au chausse-pied...
Moto Guzzi d’hier et Moto Guzzi d’aujourd’hui, la boucle est bouclée !
Benoît
de quoi allier un coté Sport GT avec la Mandello et le coté balade qui lui va si bien à cette Bellagio.
