Mon Grand-père était installé à La Sône (Isère, à côté de Saint-Marcellin). A l'origine, il fabriquait tout ce qui concernait l'allumage sur les motos et les autos: volants magnétiques, dynamos, allumeurs, magnétos (et toutes les petites pièces détachées qui vont avec: condo, rupteurs etc.), bobines, régulateurs, ainsi que divers composants en bakélite pour l'industrie automobile et moto. Il était fournisseur en première monte pour Terrot (et ses marques affiliées) et Lambretta (sur le marché français). Ses magnétos de par leur robustesse et leurs performances étaient souvent préférées aux autres sur les machines de compétition. Tout était fait dans ses ateliers, y compris la fonderie des métaux et plus tard des plastiques. Il a peu à peu diversifié son activité avec le petit électroménager (ventilateurs, radiateurs portatifs, sèche-cheveux, aspirateurs balais...) en Zamac, bakélite puis plastique. Il existait tout une gamme d'allumages pour les différentes marques motos françaises, en adaptable ou première monte. Le début des années 60, avec le déclin rapide de l'industrie motocyliste en France d'un côté, et la montée en puissance de Moulinex et Seb (des pionniers de l'obsolescence programmée, tout le contraire de la philosophie familiale

) ont eu raison de l'entreprise familiale. Et l'incendie de l'usine (officiellement accidentel

) n'a fait que précipiter la chute (même si sur le moment ça a donné un peu d'air financièrement). Et puis à l'âge de prendre sa (semi)retraite, mon grand-père n'a pas pris la meilleure décision de sa vie en plaçant mon oncle aux commandes: il avait 20 ans et pour seule expérience ses quelques piges sur les chaînes de montage et ses cuites systématiques avec une bonne partie des ouvriers. Difficile d'être le patron quand t'as 20 ans et que tu es surtout un copain avec qui on se cuite tous les WE.
Pour la petite histoire, la mécanique ça a démarré avec mon arrière-arrière grand-père, qui trouvait ça beaucoup plus passionnant que l'activité maraîchère traditionelle de la famille (depuis au moins le XVII ème). Il a commencé comme apprentis, a breveté sa première machine à peigner la soie, puis a monté son entreprise de fabrication de broyeurs à ciment (un paquets de brevets à la clef, et les broyeurs actuels fonctionnent encore selon ses principes). Passionné de cycles, il fait partie des pionniers de l'automobile en France. Il a entre autre crée et ensuite produit la bicyclette pliante du "Capitaine Girard" pour l'armée. Il a aussi eu l'idée d'accoler 2 vélos avec des liaisons articulées pour permettre aux deux vélos de pencher ensemble et de tourner leur roue avant conjointement (il a appelé ça "Le Sociable"). De cette base totalement rigidifiée il va sortir sa première automobile, la "Victoriette", avec un moteur de sa fabrication. Il a déposé plusieurs brevets concernant les carburateurs, ainsi que sur les "Pneumatiques" (finalement tous vendus aux frères Michelin).
Pour en revenir à mon grand-père, on trouve encore beaucoup de ce matériel en parfait état de marche sur les bourses, mais je n'ai pas toujours les moyens de faire mes courses

. La plupart du temps, ce sont des magnétos (Type E1 ou G1) ou allumeurs (Type W4) que j'ai déjà. Mais je n'avais pas de volant magnétique, et en trouver un neuf à un prix abordable (40€), c'est un peu le coup de chance. Il est prévu pour être monté sur des Magnat-Debon, Gnôme-Rhône et d'autres popu de l'époque.
Demain, je récupère un ventilateur de bureau Morel en parfait état de marche, et pas besoin de chercher loin, c'est un gars de ma boîte qui le vend

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LM3, Guzzi 250 TS CR pour les petites routes du coin, Guzzi 250 Corsa (ou corsée?), Miss Suzie GN, Monet Goyon M2V et Maki et 125XT pour faire chier les lapins