Dès la présentation de la V7 Café, Moto Guzzi avait annoncé travailler au renouvellement d'un autre modèle mythique de la marque : la California. Le custom qui a fait les heures de gloire de la marque italienne sur le très disputé marché américain ne cadrait plus vraiment avec un segment avide de cylindrées toujours plus grosses et de dimensions généreuses. Ingénieurs et designers ont donc planché pour replacer la légende sur les rails du succès sans renier les valeurs fondatrices de la maison.
1400 cm3 d'air et un peu d'eau
Plutôt que de se fourvoyer dans le développement d'un propulseur ultra moderne trop décalé par rapport aux goûts de clients potentiels, les motoristes du groupe Piaggio ont révisé leurs gammes et présentent une nouvelle évolution du classique bicylindre en V face à la route. Une architecture qui fait office de signature et qui sert de cœur esthétique à une moto dessinée autour de ses cylindres généreusement ailettés portant la cylindrée à 1400 cm3 et de ses énormes carters.
On ne connait pas encore la puissance revendiquée mais c'est certainement le couple qui retiendra l'attention une fois la version de série sur les routes, en 2012. En attendant, on notera la présence d'un large radiateur révélant sans doute un système de refroidissement liquide. Il s'agirait alors d'une vraie révolution chez Guzzi mais un dispositif destiné à refroidir l'importante quantité d'huile nécessaire au fonctionnement de cette cathédrale mécanique pourrait également avoir été retenu pour minimiser les coûts de développement.
En effet, bien que ses ventes restent modestes comparées à celles de BMW, Harley-Davidson ou Triumph, Moto Guzzi a déjà démontré sa capacité à intégrer le savoir-faire de certains de ses préparateurs dans sa gamme. Parmi eux figure Millepercento dont l'équipe a mis au point une Griso sévèrement dopée. Cette BB1 développe 135 ch pour une cylindrée de 1420 cm3 et possède... un système de refroidissement liquide.
Coup de crayon stéroïdé
Pour jouer avec dans la cour des grands, la nouvelle California muscle son style. On remarque l'utilisation de pièces moulées à la ligne épurée autour du guidon, des commandes et des fourreaux de la fourche de gros diamètre. Le regard sera ensuite capté par les jantes en aluminium moulées, évoquant des rayons à l'avant et accueillant un large pneu arrière.
Pour renforcer l'impression de force, la ligne générale est abaissée au maximum en jouant sur les volumes du réservoir lové autour des caches culbuteurs, un très long empattement et des lignes épurées. Le choix d'étriers à montage radial et d'une instrumentation réunie dans un seul ensemble rond renvoie davantage à l'ambiance muscle bike qu'au flower-power à deux roues.