Publié : 11 sept. 2008, 01:15
Comme quoi y'en a pas une pareille et comme les avis peuvent varier d'une bécane à l'autre : je trouve que la fourche de ma T3 est excellente, une des meilleures que j'ai vu sur une machine de série des années 80... Et pourtant, il me semble que c'est la même que celle de la Calif'2.
Par contre, mon phare n'éclaire pas grand-chose, mais comme j'habite en région parisienne, c'est pas souvent nuit noire. Quand je suis à la campagne, c'est que je suis en vacances ou en balade et c'est rare que je roule la nuit. A c't'heure-là, je bois (chez les potes, faut respecter les usages, question de correction), je cuve et si je suis dehors, c'est que je pisse sur les arbres en regardant les étoiles.
En parlant de carburant, je lui donne à boire du SP 95 en usage cool (ville et balades), le SP 98, c'est seulement quand je dois la solliciter un peu plus (voies rapides, montagne, duo). Je passe la réserve vers 250 km en ville, 300 km sur route.
Après, y'a une sacré marge, je ne suis jamais allé au bout (deux robicots, donc deux réserves)
La T3, avec 50 ch pour 250 kg (plein faits), mes 85 kg à moi et son aérodynamisme d'armoire normande, ça manque un peu de patate : 120 km/h à 4000 tr/min, c'est bien. Plus, c'est possible mais alors elle tête, elle vibre, je sens que ça ne lui va pas.
Je me rattrape dans le sinueux grâce à sa tenue de cap difficile à prendre en défaut, bien suspendue sur ses Koni réglés au plus mou en suspension (ressort) et à trois crans de détente (hydraulique). Trou, bosses, changements d'angles rapides, elle reste imperturbable, y'a qu'à tomber un rapport et remettre du gaz... Quand les platines repose-pieds font des étincelles, ça va déjà assez vite comme ça.
Bien que dépassé par rapport aux motos d'aujourd'hui, le freinage intégral sur disques fonte est très sécurisant : mordant, rarement d'amorces de blocage, puissant, endurant... ça ressemble assez à un freinage de bagnole. Mais enfin avec l'inertie et le frein moteur du V-twin, on se sert assez peu des freins.
On a pu lire beaucoup de misère sur le maniement des boîtes Guzzi... ça me paraît pas mal exagéré : j'ai eu des BMW, et bin les Guzzi ne sont pas pire. De toute façon, avec ce type d'embrayage, le gros volant moteur, la boîte en prise directe tournant à la même vitesse que le vilo et la transmission par arbre, ça n'a rien à voir avec les transmissions des motos "normales" (multidisques, démultiplication du primaire et chaîne secondaire). Ceci dit, ma boîte ne claque pas, les rapports passent dans du beurre, faut juste décomposer un peu, question d'habitude. La transmission secondaire est même moins "sèche" que celles des BMW (S5, S6 S7) car elle s'articule sur un joint de cardan à double croisillon, donc homocynétique. Ca ne bride pas la suspension en détente à la remise des gaz, contrairement aux BMW.
A l'exception des bougies, des culbuteurs, des carbus et du circuit de charge (accès facile à batterie et allumeur), l'entretien est assez chiant à faire. Pas difficile dans l'absolu (tout est rustique), mais pas très accessible. Le filtre à air, les rupteurs, le remplissage d'huile, le changement de filtre à huile, c'est casse c... ! Et que dire de la dépose de BV pour accéder à l'embrayage ?
Mais quand j'essaie d'autres bécanes et que je reprends ma bonne vieille T3, mhhh, c'que c'est bon !
J'aime son gabarit trapu, son excellente maniabilité, j'aime voir dépasser les deux cylindres devant mes guibolles, j'aime sentir ce grondement sourd qui monte crescendo avec de sympathiques vibrations et cette voix de baryton en coupant les gaz... Ah, grimper les cols en l'inclinant d'une pression sur le grand guidon pour la sentir virer, collée au sol tandis que le son se répercute sur les montagnes, obéissante toute d'un bloc à la main droite qui gère le filet de gaz idéal.
Ca vous étonne ? Léonard de Vinci était italien, Verdi était italien... Avez-vous vu les palazzio de Venise, les dômes de Milan, de Pise, de Florence ? Avez-vous senti la force, la puissance d'une tranche de Mascarpone dégustée avec un verre de Lambrusco, un soir à la fraîche, avec le couchant qui enflamme la campagne toscane et allonge les ombres des cyprès qui bordent la crête, là-bas sur l'horyzon, le ventre repu d'une assiette de farfale aux morilles saupoudrée de parmesan bien sec et râpé fin ? Connaissez-vous la douceur et l'arôme d'un espresso stretto savouré d'un ultime claquement de langue tandis que vous berce le clapotis qui mouille les rives du lac de Côme dans lequel se reflètent les sommets alentours...
C'est l'Italie, le pays de Moto-Guzzi, le berceau des Calif'...
Par contre, mon phare n'éclaire pas grand-chose, mais comme j'habite en région parisienne, c'est pas souvent nuit noire. Quand je suis à la campagne, c'est que je suis en vacances ou en balade et c'est rare que je roule la nuit. A c't'heure-là, je bois (chez les potes, faut respecter les usages, question de correction), je cuve et si je suis dehors, c'est que je pisse sur les arbres en regardant les étoiles.
En parlant de carburant, je lui donne à boire du SP 95 en usage cool (ville et balades), le SP 98, c'est seulement quand je dois la solliciter un peu plus (voies rapides, montagne, duo). Je passe la réserve vers 250 km en ville, 300 km sur route.
Après, y'a une sacré marge, je ne suis jamais allé au bout (deux robicots, donc deux réserves)
La T3, avec 50 ch pour 250 kg (plein faits), mes 85 kg à moi et son aérodynamisme d'armoire normande, ça manque un peu de patate : 120 km/h à 4000 tr/min, c'est bien. Plus, c'est possible mais alors elle tête, elle vibre, je sens que ça ne lui va pas.
Je me rattrape dans le sinueux grâce à sa tenue de cap difficile à prendre en défaut, bien suspendue sur ses Koni réglés au plus mou en suspension (ressort) et à trois crans de détente (hydraulique). Trou, bosses, changements d'angles rapides, elle reste imperturbable, y'a qu'à tomber un rapport et remettre du gaz... Quand les platines repose-pieds font des étincelles, ça va déjà assez vite comme ça.
Bien que dépassé par rapport aux motos d'aujourd'hui, le freinage intégral sur disques fonte est très sécurisant : mordant, rarement d'amorces de blocage, puissant, endurant... ça ressemble assez à un freinage de bagnole. Mais enfin avec l'inertie et le frein moteur du V-twin, on se sert assez peu des freins.
On a pu lire beaucoup de misère sur le maniement des boîtes Guzzi... ça me paraît pas mal exagéré : j'ai eu des BMW, et bin les Guzzi ne sont pas pire. De toute façon, avec ce type d'embrayage, le gros volant moteur, la boîte en prise directe tournant à la même vitesse que le vilo et la transmission par arbre, ça n'a rien à voir avec les transmissions des motos "normales" (multidisques, démultiplication du primaire et chaîne secondaire). Ceci dit, ma boîte ne claque pas, les rapports passent dans du beurre, faut juste décomposer un peu, question d'habitude. La transmission secondaire est même moins "sèche" que celles des BMW (S5, S6 S7) car elle s'articule sur un joint de cardan à double croisillon, donc homocynétique. Ca ne bride pas la suspension en détente à la remise des gaz, contrairement aux BMW.
A l'exception des bougies, des culbuteurs, des carbus et du circuit de charge (accès facile à batterie et allumeur), l'entretien est assez chiant à faire. Pas difficile dans l'absolu (tout est rustique), mais pas très accessible. Le filtre à air, les rupteurs, le remplissage d'huile, le changement de filtre à huile, c'est casse c... ! Et que dire de la dépose de BV pour accéder à l'embrayage ?
Mais quand j'essaie d'autres bécanes et que je reprends ma bonne vieille T3, mhhh, c'que c'est bon !
J'aime son gabarit trapu, son excellente maniabilité, j'aime voir dépasser les deux cylindres devant mes guibolles, j'aime sentir ce grondement sourd qui monte crescendo avec de sympathiques vibrations et cette voix de baryton en coupant les gaz... Ah, grimper les cols en l'inclinant d'une pression sur le grand guidon pour la sentir virer, collée au sol tandis que le son se répercute sur les montagnes, obéissante toute d'un bloc à la main droite qui gère le filet de gaz idéal.
Ca vous étonne ? Léonard de Vinci était italien, Verdi était italien... Avez-vous vu les palazzio de Venise, les dômes de Milan, de Pise, de Florence ? Avez-vous senti la force, la puissance d'une tranche de Mascarpone dégustée avec un verre de Lambrusco, un soir à la fraîche, avec le couchant qui enflamme la campagne toscane et allonge les ombres des cyprès qui bordent la crête, là-bas sur l'horyzon, le ventre repu d'une assiette de farfale aux morilles saupoudrée de parmesan bien sec et râpé fin ? Connaissez-vous la douceur et l'arôme d'un espresso stretto savouré d'un ultime claquement de langue tandis que vous berce le clapotis qui mouille les rives du lac de Côme dans lequel se reflètent les sommets alentours...
C'est l'Italie, le pays de Moto-Guzzi, le berceau des Calif'...