Présentation des guzzistes et de leur moto. Si tu roules en Ducat ou BMW, pas de complexe, ici tout le monde est bienvenu, enfin... tous les amoureux de la Guzz.
bozolechat a écrit :Ah bon ?!? Il a fait ça pour une question esthétique ?
Et sinon, c'est en bonne voie pour l'achat ?
D’après le concessionnaire , c’était le choix du propriétaire d’avoir des jantes noires.
En ce qui concerne l’achat , je suis assis entre deux chaises. D’une part , je n’ai pas encore vendu ma BM et d’autre part , j’aimerais beaucoup finaliser l’achat.
Mais j’ai un problème médical depuis 2 semaines (la semaine prochaine , je dois passer des examens gastro) et si je dois être opéré , le moment est mal choisi pour acheter une seconde moto.
J’ai donc écrit au vendeur que j’attendais les résultats de mes examens pour décider de la suite.
Patience et longueur de temps …
Voici venu l’heure fatidique , celle du verdict. La Cour et les jurés sont dans la salle ; un des jurés remet au Président le résultat des délibérations. Écoutons-en la lecture.
À l’unanimité les jurés ont délibéré que :
Vu l’état de santé médiocre du candidat propriétaire
Vu que celui-ci refuse de se déplacer pour essayer l’objet de sa convoitise
Vu que son épouse voit d’un mauvais œil la présence de deux motos dans leur garage
Vu que celle-ci exige qu’il l’essaye avant de se décider et qu’il vende d’abord celle qu’il possède
Vu l’absence complète d’empathie du vendeur pour le susdit
Vu l’époque de l’année, défavorable
Il a été décidé ce qui suit :
La Moto Guzzi V7 III Special spéciale est lavée de tout soupçon ; toute poursuite à son encontre est définitivement arrêtée , mais il est interdit au candidat acheteur de l’acquérir.
Il devra mettre tout en œuvre pour vendre sa BM à un prix raisonnable , mais non bradé.
Il devra essayer une Guzzi V7 III lors de ses vacances prochaines en Autriche.
S’il s’avère qu’elle lui plait vraiment , il sera autorisé à en acheter une neuve dès que la BM est vendue.
Il lui sera cependant interdit d’acheter un modèle dit Special , mais bien un modèle dit Milano , auquel il pourra ajouter les accessoires de son choix.
Hormis la restriction susnommée , les jurés lui accordent la liberté de modifier à tout moment son choix du modèle , pour autant que ce soit une Guzzi ,
Que celle-ci ne dépasse pas les limites du raisonnable , faisant référence au prix et au poids et enfin , qu’il l’ait essayée.
C’est dit ! Ainsi soit-il !
La séance est levée !
Vous m’excuserez si je reviens sur le sujet , mais il faut que je vous en parle ; vous êtes les seuls à me comprendre. Depuis l’énoncé du verdict , j’ai eu un coup de folie.
Ce n’est pas la peine que je vous rappelle la difficulté qu’il y a en Crète de trouver un concessionnaire de moto européenne qui a une moto dans son magasin , sauf BMW bien entendu.
Ils affichent en grand Ducati , Aprilia , Moto Guzzi , … qu’ils n’ont pas , au côté de l’une ou l’autre marque japonaise , coréenne , vietnamienne ou chinoise ,
Qu’ils ont à la pelle , sans parler des scooters et des vélomoteurs , avec lesquels ils font leur beurre.
Cela dit , sachez que ma revue de référence est la revue Allemande Motorrad , que je consulte sur internet quand je cherche quelque chose.
J’y avais lu plusieurs essais détaillés de la V7 III , dans l’un côte à côte avec la Triumph Street Twin ou la Bonneville T100.
Curieux de nature , j’ai été lire plus loin et comble de la traitrise , je suis allé sur le site de Triumph pour les voir de visu avec mes deux yeux.
J’ai toujours bien aimé le look rétro de la Bonneville et j’ai été horrifié lorsqu’ils ont sorti leurs Tigers.
Quoiqu’il en soit , ces nouveaux modèles ont de la gueule. Il parait qu’elles sont diablement efficaces et très bien achevées ; que leur comportement routier est sans faille.
N’en disons pas plus sur un forum dédié à Moto Guzzi.
Et savez-vous ce que j’ai fait hier matin ?
Je me suis habillé de mes plus beaux atouts de motard ; j’ai enfourché ma guêpe BMW et je suis allé à Chania , à une bonne quarantaine de kilomètres de chez moi ,
Pour aller visiter … je vous laisse deviner quoi … le concessionnaire Triumph.
Lui au moins a une bonne dizaine de modèles dans son magasin , dont les deux en question.
J’ai tourné autour ; je les ai admirées ; je me suis assis dessus (mes genoux touchent par terre ! 75 cm de hauteur de selle !) et j’ai été ébloui.
Ébloui par les motos , pas par la causticité et l’impatience du patron.
Je lisais dans ses yeux « Qu’est-ce que ce vieux schnock vient m’emm…. ! »
Je suis parti de là de très bonne humeur et , une fois n’est pas coutume , moi qui suis habituellement un conducteur prudent et pépère ,
J’ai survolé la grand-route et dans la descente virevoltante vers la baie ,
Là ou la vitesse est réduite à 70 , voire 50 , je n’ai pas vu mon kilométrique descendre en-dessous des 95. Ça tient la route les BM !
Arrivé à la maison , j’ai tout avoué à mon épouse.
Elle m’a écouté d’un air goguenard , puis m’a susurré « Fini la Milano alors ? » Ça m’a fait comme un choc ; je suis redescendu sur terre ; je venais de réaliser à quel point j’allais commettre l’irréparable.
Un moment de folie peut vous ruiner une vie !
Je vous prie tous de bien vouloir m’excuser de cet instant de folie , de cette trahison , de cette infidélité passagère ; je n’étais plus moi-même.
Du coup , j’ai remis la Milano comme image d’arrière-plan sur mon ordinateur (j’y avais mis la V85 TT).
Ne vous en faites plus pour moi , je vais mieux , je vais bien. Mais que c’est rageant de devoir attendre encore un bon mois !
Tu sais on est sur un forum Guzzi mais si tu craques sur une Triumph personne ne t'en tiendra rigueur
Bon ... Tu es revenu sur le droit chemin ... C'est l'essentiel.
Perso la Triumph j'ai goûté , j'ai aimé puis je me suis ennuyé ...
Il ne faut pas oublier que l'essentiel est le plaisir et chacun le trouve différemment.
Pour beaucoup, la qualité première d'une moto est sa facilité et c'est ce qui fait la force de Honda , et de BMW avec la 1200 GS.
C'est aussi ce qui fait sa faiblesse pour une frange de la population motarde qui assimile facilité et ennui.
Les possesseurs de Guzzi , souvent , ne demandent pas à leur moto d'être facile mais plutôt d'avoir un petit "je ne sais quoi". Cet indéfinissable supplément d'âme.
Est-ce que les nouvelles Triumph l'ont ? Les nouvelles Guzzi l'ont elles toujours ? Les japonaises commencent elles à l'avoir ?
Vaste question dont la réponse est propre à chacun.
De toute façon il nous faudrait tous plusieurs bécanes tant elles sont différentes alors ...
Brunoguzzi a écrit :Bon ... Tu es revenu sur le droit chemin ... C'est l'essentiel.
Les possesseurs de Guzzi , souvent , ne demandent pas à leur moto d'être facile mais plutôt d'avoir un petit "je ne sais quoi". Cet indéfinissable supplément d'âme.
Est-ce que les nouvelles Triumph l'ont ? Les nouvelles Guzzi l'ont elles toujours ? Les japonaises commencent elles à l'avoir ?
Vaste question dont la réponse est propre à chacun.
De toute façon il nous faudrait tous plusieurs bécanes tant elles sont différentes alors ...
Tu prêches un converti , Brunoguzzi ! Si tu as lu ma présentation , tu as bien compris que je ne jure que par Guzzi , va-t’en savoir pourquoi.
Probablement , comme tu le dis si bien , parce qu’elle a ce quelque chose que les autres n’ont pas , raison pour laquelle il n’y a qu’une infime frange de motards qui choisissent cette marque.
Certains en essayent d’autres , comme moi , par force majeure , certains abandonnent , d’autres y restent accrochés quasi envers et contre tout.
Moi , j’adore son charme unique. Une Guzzi n’est pas qu’un moyen de locomotion , c’est un art de vivre.
Cependant je ne suis pas tout à fait d’accord lorsque tu dis qu’il en faudrait plusieurs. Je sais ce que c’est , j’ai donné.
À une époque j’avais 11 motos dans mon garage , mais je ne roulais qu’en Calif., sans ou avec side-car. Les autres étaient là parce que …
Parce que quoi ? Parce que je suis fou , probablement.
C’est comme avoir plusieurs chiens , il faut partager son temps et son affection. Mieux vaut n’en avoir qu’un. Belle théorie ! Nous en avons cinq !
Oups ! Ce matin , en ouvrant un document Word , mes yeux sont tombés sur le texte en réponse à Brunoguzzi dans lequel j’écris « À une époque j’avais 11 motos dans mon garage ».
Je me suis mal exprimé. Nous en avons eu 11 en tout , pas au même moment. Quatre ou cinq oui , pas onze :
Ma Calif II , la Florida de mon épouse ,
La Calif 850T3 avec side-car pour nous deux avec ou sans chiens et de temps à autre une ou deux petites folies qui sont restés le temps de nous rendre compte qu'elles ne nous convenaient pas.
Il ne faut pas exagérer ! Nous ne sommes pas de la famille des Onassis ou Rotschild.
Naturellement , si je devais compter la Guzzi de ma sœur , de mon beau-frère , de mon oncle , de nos six amis et compagnons de route ,
Lesquels régulièrement venaient faire leur entretien chez nous ou qui y laissent leur moto pour une raison ou une autre , alors là oui , il y en avait bien parfois 11.
Certains ont plus ou moins le même âge que moi , d'autres sont plus jeunes ; tous ont abandonné la moto depuis belle lurette. C'est un lointain passé. Concentrons-nous sur l'avenir.
Me voilà de retour de nos vacances en Autriche. Pauvres de vous qui , soit se désolaient de mon absence , soit constatent ma rentrée avec déplaisir. Désolé !
J’avais réservé un hôtel à Fügen au mois d’avril.
Ce n’est que bien plus tard , en cherchant un concessionnaire Guzzi dans les parages , que je me suis rendu compte qu’il y en avait un à une vingtaine de kilomètres , à Schwaz.
Coup de bol , sur la même route qui mène de Fügen à Innsbruck , il y a à Kolsass un concessionnaire Triumph et à Hall-in-Tyrol , un magasin Louis.
Je me suis empressé d’aller sur le site de Motorbär pour remplir une demande d’essai d’une V7 III.
Pas de bol cette fois ; ils avaient une V9 Roamer et Bobber à l’essai , mais pas de V7 III. Cependant, ils proposaient une V7 III en location. Comprenne qui pourra.
Sur le site Triumph par contre , aucun problème. J’ai rempli une demande d’essai en précisant le modèle , ma localisation et le nom du concessionnaire le plus proche.
Celui-ci m’a téléphoné en Crète le lendemain matin pour me confirmer ma réservation dans la semaine du 3 au 8 décembre.
Vous pouvez facilement deviner ce qui s’est passé. Nous sommes arrivés le vendredi ; le lundi à la première heure nous étions à Schwaz.
Ce n’est pas pour rien que le magasin s’appelle Motorbär , l’ours : il est immense ! Tout Piaggio y est représenté , ainsi que Royal Enfield , … et Mach, que je ne connais pas.
Au premier étage il y a un musée de motos étincelantes , bien plus qu’au plus haut musée de motos d’Europe , à Hochgurgl où nous étions le dimanche , mais ce n’est pas le même genre de musée.
Cela valait vraiment la peine de faire 300km aller-retour pour le voir. C’est aussi là que nous avons vu la seule et unique neige de toutes nos vacances.
Ni une , ni deux nous avons repéré les Guzzi. Je me suis d’abord assis sur une V9 Roamer.
C’est vrai ce que disent les essayeurs : les tibias tapent dans les culasses , quelle que soit la position. Mauvais !
Enfin , j’ai posé mon popotin sur une V7 III Milano ! Ah ! Quel plaisir ! Quelle belle finition ! Mais que ce réservoir gris est terne !
Autant elle est belle en photo , autant elle déçoit dans la réalité , malgré les lumières des projecteurs. Je n’aime pas la bleue et j’ai le noir en horreur. Faire repeindre le réservoir ?
Le vendeur l’a fait ronronner ; le son Guzzi est bien là.
J’ai reçu une V7 III noire (beurk !) en location. Le temps était nuageux , grisâtre , mais heureusement il ne pleuvait pas.
Je chaussais mes bottines de marche et j’avais emmené ma salopette d’hiver , molletonnée et chaude , ainsi que mes gants. Ils m’ont prêté un casque.
Sur les nationales , la vitesse maximale autorisée oscille entre les 30 et 80km/h , rarement 100 , de quoi solliciter le levier de vitesse et le frein moteur.
La moto n’ayant pas de vignette , l’autoroute m’était interdite.
Vous avez tous lu les différents essais parus dans les revues et sur la toile ; je ne vais pas les reprendre.
J’ai trouvé la conduite plaisante , facile et retrouvé toutes les sensations Guzzi , agréables , le caractère d’antan en moins : trop feutré , Euro 4 oblige , hélas !
Après une petite heure , je suis rentré au bercail , heureux d’avoir pu l’essayer , mais pas complètement sous le charme.
Le vendeur a vainement tenté de me faire signer un bon de commande.
Ils sont fous en Autriche ! La TVA y est de 40% , ce qui fait la moto 2.000€ plus chère qu’en Grèce : 10.600 contre 8.600€ pour la Milano.
De Schwaz la route nous a mené à Kolsass, dans le magnifique magasin Triumph.
Je me suis présenté au patron, qui se souvenait de notre conversation téléphonique et pour cause, il ne doit pas rencontrer beaucoup de gugus venant de Grèce pour essayer une moto en Autriche.
Il a tous les modèles. Côte à côte , une Street Twin et une Bonneville T100. La Bonnie se distingue immédiatement par ses roues à rayons , les pièces en aluminium brossé , le réservoir deux couleurs.
Elle est clinquante. Puis il y a des petits détails qui choquent sur la Street Twin ,
Comme le réservoir de liquide de frein qui trône au-dessus de guidon avec une disgracieuse conduite en caoutchouc , alors que sur la T100 le réservoir s’intègre parfaitement à l’ensemble.
La position sur la T100 est légèrement plus droite que sur la Street Twin et que sur la Milano. On s’y sent bien.
Dès qu’on actionne le démarreur , levier d’embrayage tiré , la moto rugit comme au bon vieux temps et dès les premiers mètres , on sent qu’elle a du coffre.
Près de 150cc et quelques Newton-mètre en plus que la Guzzi ne se cachent pas.
Quoique plus lourde à l’arrêt , elle se manie comme une … Guzzi : légère, facile, bien en ligne dans les courbes. Un régal !
Au retour , j’étais conquis. Tant pis pour le cardan , cette T100 m’a emballé.
Entre les deux , je n’ai aucune hésitation. Cette T100 a de la gueule , elle brille de tous ses feux , elle a ce charme , ce look rétro que j’aime et si je trouve une T120 , je n’hésiterai pas.
Elle est plus lourde , certes ; un moteur de 900cc m’aurait mieux convenu , peut-être , mais son couple à bas régime est phénoménal. Alors, pourquoi pas ?
Dès mon retour en Crète , j’ai été en quête d’une belle occase et je l’ai immédiatement trouvée : une T120 verte/crème de décembre 2017 avec 6.300km , la moto du directeur de Triumph-Grèce à Athènes. Après un coup de fil pour demander quelques précisions , je leur ai versé un acompte et j’irai la chercher à Athènes début janvier.
Si j’ai aimé la T100 , j’aimerai la T120. L’année 2019 s’annonce de bel augure !
Le fait est que , pour ma dernière moto , je vais être infidèle à Guzzi. La V7 III ne m’a pas convaincu ; l’ergonomie de la V9 laisse à désirer ; les Calif sont moches, mastodontesques, impayables.
Pourquoi Guzzi a-t-il jugé opportun de participer à la course à la cylindrée ?
À vouloir concurrencer Harley Davidson et Indian ?
Les autres modèles Guzzi n’entrent pas dans ma ligne de mire.
Ému , je vous dis au revoir , amis Guzzistes. Ce n’est pas un adieu, car j’espère vous rencontrer à Mandello en 2021 , pour le centenaire de Moto Guzzi.
Vous me reconnaitrez aisément : j’aurai un crayon et un bloc-notes en main. J’y serai en Bonnie , sauf si d’ici-là quelque nouveau modèle Guzzi me fait de l’œil à tel point que je ne pourrai pas y résister. J’ai déjà beaucoup de mal à m’empêcher de regarder vers la V85 TT.
Éclatez-vous sur vos belles Italiennes , mais soyez prudents. Que les dieux de l’Olympe vous protègent.
P.S. Ceux d’entre vous qui ont suivi mes épisodes doivent se demander « Mais qu’a-t-il fait de sa BM ? » Ne manquez pas de lire le dernier épisode intitulé Oraison (pas trop) funèbre.