Vous vous souvenez de ma Guzzi Calif' 850 T3 ?
Elle est à l'arrêt depuis trois ans...
Noix d'embrayage qui accroche, fuites au pont AR et en sortie de boîte, réglage du couple comique du pont à revoir, joints de culasses qui suintent, charbons d'alternateur à changer, batterie HS, carbus à réviser, culasses à visiter...
Y'a un peu de boulot, mais rien de grave.
Ce chantier a démarré fin novembre 2013, je ne pourrais m'y consacrer que les week-end de libre, mais y'a pas le feu.
Et d'abord, déshabillage de la bête :
dépose du bras oscillant :
Mise en place du support Guzzi pour maintenir l'ensemble moteur-boîte avant levée du cadre (qui s'enlève par au-dessus après désolidarisation des berceaux inférieurs)
Reste à dégager les berceaux inférieurs maintenus par une broche sous le cul de boîte et à désolidariser celle-ci du moteur...
ensuite, dépose des carbus et de l'admission, du démarreur... facile, tout se démonte facilement avec des outils de base.
Et voilà !
Voilà tout le fourbi regroupé en attendant la suite... ça prend autant de place que la bécane complète !
Juste avant Noël, le chantier continue.
Le moteur est démonté, la commande de pièces est en route :
axes de culbus, poussoirs, distribution complète (chaine et tendeur), coussinets de bielles, paliers de vilo, soupapes et leurs ressorts, guides (les sièges seront rectifiés), kit cylindres/pistons...
les carters vont se refaire une beauté chez le rectifieur qui a une machine à laver les carters moteur (on évite le microbillage) et qui s'occupera des sièges de soupapes, du montage des guides et des bagues de pieds de bielle.
Pendant ce temps, je m'occupe du pont AR et de la transmission secondaire.
Nettoyage des pièces, reprise de tous les filetages à la filière ou au taraud, mesures d'épaisseurs des cales...
Avec mon pote Floch (ex-propriétaire de ma Guzzi), le calage du couple conique a été revu... Floch a rectifié des cales, il est assez bien outillé.
(Floch roule toujours en Guzzi, une Convert 1000).
Le jeu est maintenant revenu aux préconisations constructeur, l'angle d'attaque du pignon conique sur la couronne a été contrôlé aussi.
Le cardan a du jeu aux croisillons... trop !
L'ensemble bras oscillant / transmission est remonté. Finalement, le cardan a été changé en neuf,
L'ancien avait pris aussi pris jeu au niveau du diamètre de la partie entrant dans le roulement du tube de bras oscillant et c'était pas rectifiable vu que si on peut enlever de la matière, on ne peut pas en rajouter.
Et cette pièce ne doit pas avoir de jeu au niveau de son emprise (c'était le cas et ça a dû accentuer la prise de jeu au niveau des croisillons).
Pour la repose du cardan dont le manchon côté pont rentre ajusté dans le roulement de bras, la mise en place a été menée chez Daniel Goutal à Champigny qui a l'outil ad-hoc pour l'emboitement.
C'est chez lui que je prend mes pièces moteur et transmission.
Entre-temps, j'ai récupéré l'arbre à cames qui nécessitait une rectification et un re-traitement. Ça a été fait chez Techniprofil par M. Augereau.
Le moteur est chez Axel, un copain Guzziste (1000 Le Mans "V"), responsable des essais à Moto-Magazine, ancien rédacteur à la RTM et fin connaisseur de Guzzi.
Il connait ces moteurs mieux que moi (il a couru en AFAMAC en Guzzi) et il a les outils Guzzi pour travailler proprement.
C'est sur ses conseils que j'ai fait rectifier l'AC, avis confirmé par Daniel Goutal.
En février, j'ai récupéré mes bouts de moteur confiés à "Tous les moteurs" (http://www.touslesmoteurs.fr/rectificat ... -sur-marne).
Les jupes de cylindres ont été rectifiées extérieurement pour les mettre à la cote du bloc moteur, les culasses ont reçu des guides neufs et un coup de fraise sur les sièges.
Des bagues neuves ont été posées sur les pieds de bielles puis réalésés à la cote des axes de pistons neufs.
Le remontage va pouvoir commencer avec une distribution neuve, cylindre-pistons neufs, arbre à cames rectifié et retraité, poussoirs neufs, soupapes et leurs double-ressorts neufs, axes de culbus neufs, paliers de vilo et coussinets de bielles neufs...
Au démontage, un ressort intérieur de soupape était cassé et le patin-tendeur de chaines de distrib' était cassé également... tout ça fonctionnait quand même.
L'équipage mobile ne présentait pas de jeux excessifs. L'épurateur centrifuge était à moitié encrassé. Le kilométrage supposé serait de 120 000 kms.
Contrôle de la boîte de vitesse : à première vue, rien à signaler... pas de dents cassées sur les pignons, pas de jeu excessif apparent.
Les joints à lèvres et les toriques seront changés en neuf. Cette boîte ne posait pas de problème, ni craquements, ni sifflements...
On va lui foutre la paix et à mon compte en banque aussi (j'en suis déjà à pas loin de 3 000 € de pièces).
En attendant, mon pote Floch m'a réusiné des bagues en laiton pour la pédale de frein et le sélecteur de vitesse qui avaient un jeu incroyable, c'est un peu le lot de toutes les Guzzi Calif' qui prennent de l'âge :
Ces commandes sont longues, lourdes et ça branle pas mal... à force, ça finit par attaquer les tétons des bas de cadre.
Le 24 février, on attaque le remontage moteur :
Là, vu sur le palier AR boulonné. Bien aligner les passages d'huile, chauffer le bloc et mettre le palier en place d'un coup (des goujons de M8 nous ont servi de guides).
Repose d'un cylindre amené avec son piston et la bielle (ne pas oublier le joint d'embase et les petits toriques !)
La pose du chapeau de bielle se fait par en-dessous, classiquement. Le vilo n'a pas nécessité de rectification, j'ai donc remonté des coussinets neufs en cote d'origine.
Week-end du 8-9 mars... le moteur est refermé.
On a inspecté la boîte, tout va bien. Par précaution et puisque c'est démonté, le ressort de sélecteur a été remplacé.
Je remplace aussi la noix d'embrayage par le nouveau modèle aux cannelures extérieures plus profondes, ce qui impose également le montage des deux disques garnis neufs.
De toutes façon, les cannelures des disques étaient fortement attaquées.
Tous les joints (SPI, toriques et cul de boîte seront remplacés).
L'ancienne noix est en bas à droite de l'image, la nouvelle est posée sur l'arbre primaire, en haut.
On voit bien l'usure de la noix :
Cette usure ajoutée à celle des cannelures des disques faisait accrocher l'embrayage à chaud, avec difficultés de remise au point-mort dans les embouteillages, ce qui devenait très désagréable.
Vu que pour y accéder, faut désaccoupler moteur/boîte et donc, déposer TOUTE la mécanique, cette intervention a été le départ de ce chantier que je mets à profit pour refaire le moteur à neuf.
Voilà pour le moment ...
!
