jeanroche a écrit : j' aimerais bien discuter avec le monsieur qui met de la peinture jaune sur cette pu...n de biellette pour savoir en fonction de quoi il le fait.
Bis repetita placent:
En fonction de la quantité d'air réelle qui transite par les corps pour qu'elle soient égales (mesurée avec des débitmètres)...
En non pas pour respecter des angles d'ouverture égaux, angles qui en aucun cas ne sont une garantie d'obtention de dépressions égales.
Je crois que la difficulté de compréhension vient des termes employés, particulièrement celui de "synchronisation" qui est inapproprié.
En mécanique comme ailleurs l'histoire permet souvent de mieux appréhender le présent. Il est donc certainement pas inutile de regarder pourquoi ce terme est utilisé quand on parle de l'alimentation des moteurs.
Il remonte au temps des moteurs à carbus, quand ils étaient commandés par des câbles tirant chacun sur son propre boisseau. La synchronisation consistait alors à jouer sur les câbles pour coordonner dans le temps le mouvement de levée des boisseaux.
Jusqu'à là le terme synchronisation était utilisé à bon escient, puisqu'il signifie littéralement: coordonner une action.
Il est devenu inapproprié dès l'apparition des palonniers qui, utilisant un seul câble tirant et des articulations rigides produisaient automatiquement une levée simultanée des boisseaux.
Chaque carburateur étaient alors muni d'une vis de réglage permettant de jouer sur la hauteur du boisseau pour équilibrer les dépressions... Ce qui n'a aucune influence sur la synchronisation.
Sur une injectée on est dans le même cas de figure, la synchronisation est assurée par tringlerie qui coordonne le mouvement d'ouverture, et l'équilibre des dépressions est assuré en modifiant plus ou moins l'ouverture d'un papillon par rapport à l'autre.
Quand un mécano parle de "faire la synchro" sur une injectée il utilise ce terme parce que c'est une expression qui est restée dans le langage commun. En réalité il parle d'équilibrer les dépressions en jouant sur l'ouverture respective de chaque papillon, ce qui n'a aucune influence sur la synchronisation (la coordination) du mouvement dans le temps.
D'ailleurs aujourd'hui pratiquement tous les manuels d'atelier correctement écrits utilisent "équilibrer les dépressions"... et pas "synchroniser".
Sur une injectée ce réglage visant à équilibrer les dépressions a plus d'importance que sur une machine à carbus:
Sur une machine à carbus dont les boisseaux sont réglés exactement à la même hauteur si il y a, à une ouverture donnée, une différence de dépression générée par le moteur (ce qui est vrai 99% des cas) le mélange air/essence reste proportionnellement dosé car l'ouverture du boisseau détermine la quantité d'air
et la quantité d'essence (puisque la levée de l'aiguille est proportionnelle à celle du boisseau).
Dans le même cas de figure pour une injectée, où le papillon ne détermine que la quantité d'air, la quantité d'essence restant fixe et identique pour les deux côtés, la différence de dépression va conduire à une différence de dosage air/essence pour chaque côté, ceci parce que l'imprécision, liée à la forme qui laisse un espace libre entre le papillon et le corps est variable d'un élément à l'autre, cet espace aussi la quantité d'air pouvant être admise, il est beaucoup moins maîtrisé que sur un carbu, pour lequel le boisseau assure une bien meilleure étanchéité, donc une meilleure dosabilité.
Chaque corps provoque donc une dépression différente avec un angle d'ouverture du papillon identique, c'est surtout sensible à faible ouverture. Dans certains cas cette différence peut être importante; si un des corps laisse passé plus d'air et est placé sur le cylindre générant une dépression supérieure à son voisin.
Papillon Marelli en butée :

D'une rampe à l'autre et d'un corps à l'autre, on peut constater que les axes ont un jeu vertical différent et on voit très bien à l'oeil qu'à angle d'ouverture égale l'espace laissé libre est loin de l'être aussi.
Je le répète, à faible et moyenne ouverture le bon fonctionnement du moteur n'est pas lié à l'égalité d'ouverture des papillons mais à l'égalité des dépressions.
Si ce n'était pas le cas ce serait beaucoup plus simple... Marelli monterait une biellette fixe, il n'y aurait aucun réglage permettant de faire varier la position d'un papillon par rapport à l'autre, pas de butées à configurer, pas de débitmètre...
Ça reviendrait sans doute deux fois moins cher et ça répondrait à vos théories mathématiques (ou géométriques)...
Théories dont j'attend que vous me montriez par calculs combien de décalage angulaire représente 2 mm de différence sur la biellette pour une ouverture moyenne de 15° (~ 3000 tr/mn), ceci en tenant compte de la particularité des leviers menants A et B (voir plus haut).
Ça donnerait sans doute un résultat théorique, mais sans effet applicable, puisque le but est d'obtenir un moteur fonctionnant le mieux possible et qu'en la matière les seuls juges sont les colonnes à mercure, le TwinMax, ou les dépressiomètres.
