Mon 1000 Strada
Publié : 25 sept. 2020, 17:30
Ayé, la Strada est dans le garage, remontée ce week-end du Pays Basque.
Une moto trouvée sur le bon coin, sans doute trop chère (4 250 € de 95 avec 58 000 km) mais j'ai craqué...
Aussi "belle" (d'accord, c'est une beauté spéciale) disons aussi propre que sur les photos.
Bon, elle va bien cette Guzzi, même si une fois sur deux, elle ne démarre qu'au deuxième appui sur le bouton, après un clac, alors que la batterie est bonne. Et après un orage, le démarreur tournait, mais le moteur ne redémarrait pas.
Bon, à chaque fois, ça finit par craquer, elle ne m'a pas laissé tomber.
Juste un témoin de cligno au tableau de bord qui a fait la grève 24 heures jusqu'à ce qu'un orage le réveille le lendemain et le compte tours "électronic" qui s'est agité un peu avant de défuncter du côté de Périgueux.
Avant de partir du Sud Ouest pour Paris, j'étais passé chez Franck Garage le spécialiste Guzzi du 64 (spécialiste "toutes marques" en fait, mais pointu sur les Guzzi, il y en a une brochette dans son atelier) qui l'avait révisée il y a un an.
J'avais pris rendez-vous pour monter une prise 12 V - je ne roule plus sans mon TomTom - mais surtout pour qu'il y jette un oeil, et même les deux avant que je prenne la route..
La veille, à l'essai j'avais constaté un truc bizarre : la meule plafonnait à 140, très peu pour 71 ch. Je pensais que c'était un filtre à air colmaté. Point du tout, le filtre est nickel. C'était juste les conneries faites par un apprenti mécano du Moto Expert de Bayonne chez qui le vendeur l'avait amenée la semaine dernière pour des bricoles d'avant vente : un joint d'étanchéité qui suintait sur un carbu et le pneu avant qui était depuis des années un pneu AR.
J'ai bien fait de passer : le carbu avait été mal remonté avec une pompe de reprise inopérante.
Pour les basques du forum qui ont des vieilles, c'est un type sympa, qui m'a consacré 2 heures alors qu'il est débordé, qui fait aussi bien des prépas que des restaurations. Et 77 € les deux heures de M.O...
Bref, elle marchait bien mieux en sortant de son atelier.
Sinon, pour moi qui n'avait jamais eu de Guzzi, juste fait des essais plus ou moins long de différents modèles, je suis assez bluffé. Le châssis vaut largement celui de ma moderne Bonneville T120, plus neutre et stable sur l'angle, plus facile à balancer, avec un avant qui n'engage pas.
Je ne sais pas si c'est du au fameux cadre Tonti ou aux grandes roues de 18 avant comme arrière, et surtout très fines (110 devant, 120 derrière) en tout cas ça fait une moto très légère en sensation, alors qu'elle ne l'est pas vraiment quand on la bouge.
Le tout en procurant une sensation de stabilité assez particulière dans les grandes courbes, ça penche sans le moindre effort, mais s'il faut corriger le tir, là, c'est raide et lourd. Et dans les petits coins ou en ville, c'est bien moins agile qu'une vieille BMW R100RT.
Ces grandes roues, ça lui donne aussi une drôle d'allure, un peu rétro, de l'époque ou les motos avaient les mêmes roues devant et derrière, un style un peu sauterelle, qui me rappelle un peu, beaucoup même, mon ex Yamaha TR1 (un saucisson pour le reste).
Bonne surprise, c'est une moto haute, bien taillée pour les grands : contrairement aux petites V7 actuelles que j'avais essayées, je suis bien déplié, un poil plus encore que sur la T120, avec les genoux à 2 ou 3 cm des culasses sans avoir besoin de me reculer sur la selle... Pour le passager, ça a l'air bien aussi, avec en plus une bonne distance entre les reposes pieds avant et arrière.
Autre découverte de néophyte en Guzzi, le freinage intégral, c'est vraiment agréable, on peut taper dessus en courbe, la moto se tasse et ça ne se relève pas, même si, levier + poignée, ça ne freine pas vraiment fort .
Côté moteur, au démarrage, ça me rappelle le 3 cylindres diesel d'un vieux tracteur Volvo de mon enfance : ça s'ébroue, ça pète et ça tient un ralenti à 500 tours à cause du starter qui n'a pas l'air de bien fonctionner. Bref, faut chauffer à la poignée.
Elle a du caractère, mais pas celui que j'attendais.
On ne sent les 71 chevaux que loin dans le compte tours. Ca reprend en 4 ème à 2000 tr/mn mais doucement sur un filet de gaz, et on ne peut pas dire que ça ait la patate façon Harley car la puissance arrive après 4 000 tr/mn. Avec 20 chevaux de moins, une petite V7 moderne est plus nerveuse en conduite usuelle, même si elle a moins d'allonge.
J'ai trouvé la fiche technique : le couple maxi est à 5 800 tr/mn, ça explique tout.
Bref, très différent de la California 1000 ou 1100 de mes souvenirs (d'il y a 25 ans), qui me semblait bien plus coupleuse à bas régime.
Mais ça reste à voir car il manque sans doute une bonne synchro des carbus : ça vibre pas mal à la reprise. Et même en montée, quand le moteur est pleine charge.
Reste qu'une fois lancé... Sur les conseils du Franck qui m'a suggéré de la décrasser, j'ai pris 180 compteur (178 au GPS) comme une fleur à trois ou quatre reprises. Comme une fleur, mais en me faisant peur. A cette vitesse, ça gigote et même ça ondule : la dernière fois, j'ai bien cru que ça allait partir en sucette parfum saucisson. Faut dire que les amortisseurs étaient réglées confort et la fourche, je sais pas, je n'ai vu qu'elle était réglable qu'à l'arrivée.
Et le grand pare-brise + top case ne doivent pas aider...
Donc, on se calme : à 130 sur le plat, ça tourne à 4 000 tr/mn (zone rouge à 7 000 tr/mn), sans vibrations gênantes et sans aucune vibration à 120, la bonne vitesse de croisière. Une vraie locomotive.
Ce qui me chagrine, c'est qu'elle consomme un peu d'huile : 1/2 l sur mes 1000 km dont 700 d'autoroute. Ca faisait un bail que je n'avais pas du trimballer un bidon et un entonnoir...
Mais je soupçonne une huile trop fluide car le Franck qui l'avait vidangée l'an passé m'a vendu un bidon 100% synthèse 10W60 pour la route en me disant " ça en consomme un peu plus mais ça démarre mieux à froid et ça résiste mieux à chaud". Je me demande si une 15W50 ne serait pas plus indiquée pour moins en consommer.
Dans les détails plaisants, il y a des poignées chauffantes (direct batterie : ne jamais les oublier), des warnings, des répétiteurs sonores de cligno bien audibles (même à 90...), la fourche à cartouches est réglable en précharge et hydraulique et les amortisseurs Koni d'origine sont encore excellents.
Sans oublier le pare-brise qui, s'il est très moche, est d'une efficacité redoutable : les mains sont vraiment à l'abri de la pluie, il est assez haut pour qu'on se passe de bouchons d'oreille et assez bas pour que le vent chasse la pluie de la visière du casque. En plus il se démonte hyper facilement, fixé avec seulement les deux boulons du phare sur ses deux très solides pattes en alu.
Au niveau finition, il y a du pire : le bloc compteur 100% plastique de jouet chinois, la coque arrière itou, fine et fragile, les commodos dont les boutons ont pris du jeu.
Et du meilleur : de belles pièces en alu, de belles peintures, des collecteurs à simple paroi en inox de bien meilleure qualité que celui des Triumph modernes, une visserie qui ne rouille pas, des chromes qui ont bien vieilli.
L'autre bonne surprise, c'est la consommation : 4,5 sur route à 90-100, un peu moins de 5 l/100 sur autoroute à 120-130. Et sur le plein où j'ai fait trois ou quatre pointes à 180, ça n'a pas dépassé 5,4 l.
Je trouve ça bluffant pour une 1000 avec des gros carbus à guillotine.
Voilà, voilà, pardon d'avoir été bavard.
Et désolé pour l'absence de photo, je n'y arrive pas.
Une moto trouvée sur le bon coin, sans doute trop chère (4 250 € de 95 avec 58 000 km) mais j'ai craqué...
Aussi "belle" (d'accord, c'est une beauté spéciale) disons aussi propre que sur les photos.
Bon, elle va bien cette Guzzi, même si une fois sur deux, elle ne démarre qu'au deuxième appui sur le bouton, après un clac, alors que la batterie est bonne. Et après un orage, le démarreur tournait, mais le moteur ne redémarrait pas.
Bon, à chaque fois, ça finit par craquer, elle ne m'a pas laissé tomber.
Juste un témoin de cligno au tableau de bord qui a fait la grève 24 heures jusqu'à ce qu'un orage le réveille le lendemain et le compte tours "électronic" qui s'est agité un peu avant de défuncter du côté de Périgueux.
Avant de partir du Sud Ouest pour Paris, j'étais passé chez Franck Garage le spécialiste Guzzi du 64 (spécialiste "toutes marques" en fait, mais pointu sur les Guzzi, il y en a une brochette dans son atelier) qui l'avait révisée il y a un an.
J'avais pris rendez-vous pour monter une prise 12 V - je ne roule plus sans mon TomTom - mais surtout pour qu'il y jette un oeil, et même les deux avant que je prenne la route..
La veille, à l'essai j'avais constaté un truc bizarre : la meule plafonnait à 140, très peu pour 71 ch. Je pensais que c'était un filtre à air colmaté. Point du tout, le filtre est nickel. C'était juste les conneries faites par un apprenti mécano du Moto Expert de Bayonne chez qui le vendeur l'avait amenée la semaine dernière pour des bricoles d'avant vente : un joint d'étanchéité qui suintait sur un carbu et le pneu avant qui était depuis des années un pneu AR.
J'ai bien fait de passer : le carbu avait été mal remonté avec une pompe de reprise inopérante.
Pour les basques du forum qui ont des vieilles, c'est un type sympa, qui m'a consacré 2 heures alors qu'il est débordé, qui fait aussi bien des prépas que des restaurations. Et 77 € les deux heures de M.O...
Bref, elle marchait bien mieux en sortant de son atelier.
Sinon, pour moi qui n'avait jamais eu de Guzzi, juste fait des essais plus ou moins long de différents modèles, je suis assez bluffé. Le châssis vaut largement celui de ma moderne Bonneville T120, plus neutre et stable sur l'angle, plus facile à balancer, avec un avant qui n'engage pas.
Je ne sais pas si c'est du au fameux cadre Tonti ou aux grandes roues de 18 avant comme arrière, et surtout très fines (110 devant, 120 derrière) en tout cas ça fait une moto très légère en sensation, alors qu'elle ne l'est pas vraiment quand on la bouge.
Le tout en procurant une sensation de stabilité assez particulière dans les grandes courbes, ça penche sans le moindre effort, mais s'il faut corriger le tir, là, c'est raide et lourd. Et dans les petits coins ou en ville, c'est bien moins agile qu'une vieille BMW R100RT.
Ces grandes roues, ça lui donne aussi une drôle d'allure, un peu rétro, de l'époque ou les motos avaient les mêmes roues devant et derrière, un style un peu sauterelle, qui me rappelle un peu, beaucoup même, mon ex Yamaha TR1 (un saucisson pour le reste).
Bonne surprise, c'est une moto haute, bien taillée pour les grands : contrairement aux petites V7 actuelles que j'avais essayées, je suis bien déplié, un poil plus encore que sur la T120, avec les genoux à 2 ou 3 cm des culasses sans avoir besoin de me reculer sur la selle... Pour le passager, ça a l'air bien aussi, avec en plus une bonne distance entre les reposes pieds avant et arrière.
Autre découverte de néophyte en Guzzi, le freinage intégral, c'est vraiment agréable, on peut taper dessus en courbe, la moto se tasse et ça ne se relève pas, même si, levier + poignée, ça ne freine pas vraiment fort .
Côté moteur, au démarrage, ça me rappelle le 3 cylindres diesel d'un vieux tracteur Volvo de mon enfance : ça s'ébroue, ça pète et ça tient un ralenti à 500 tours à cause du starter qui n'a pas l'air de bien fonctionner. Bref, faut chauffer à la poignée.
Elle a du caractère, mais pas celui que j'attendais.
On ne sent les 71 chevaux que loin dans le compte tours. Ca reprend en 4 ème à 2000 tr/mn mais doucement sur un filet de gaz, et on ne peut pas dire que ça ait la patate façon Harley car la puissance arrive après 4 000 tr/mn. Avec 20 chevaux de moins, une petite V7 moderne est plus nerveuse en conduite usuelle, même si elle a moins d'allonge.
J'ai trouvé la fiche technique : le couple maxi est à 5 800 tr/mn, ça explique tout.
Bref, très différent de la California 1000 ou 1100 de mes souvenirs (d'il y a 25 ans), qui me semblait bien plus coupleuse à bas régime.
Mais ça reste à voir car il manque sans doute une bonne synchro des carbus : ça vibre pas mal à la reprise. Et même en montée, quand le moteur est pleine charge.
Reste qu'une fois lancé... Sur les conseils du Franck qui m'a suggéré de la décrasser, j'ai pris 180 compteur (178 au GPS) comme une fleur à trois ou quatre reprises. Comme une fleur, mais en me faisant peur. A cette vitesse, ça gigote et même ça ondule : la dernière fois, j'ai bien cru que ça allait partir en sucette parfum saucisson. Faut dire que les amortisseurs étaient réglées confort et la fourche, je sais pas, je n'ai vu qu'elle était réglable qu'à l'arrivée.
Et le grand pare-brise + top case ne doivent pas aider...
Donc, on se calme : à 130 sur le plat, ça tourne à 4 000 tr/mn (zone rouge à 7 000 tr/mn), sans vibrations gênantes et sans aucune vibration à 120, la bonne vitesse de croisière. Une vraie locomotive.
Ce qui me chagrine, c'est qu'elle consomme un peu d'huile : 1/2 l sur mes 1000 km dont 700 d'autoroute. Ca faisait un bail que je n'avais pas du trimballer un bidon et un entonnoir...
Mais je soupçonne une huile trop fluide car le Franck qui l'avait vidangée l'an passé m'a vendu un bidon 100% synthèse 10W60 pour la route en me disant " ça en consomme un peu plus mais ça démarre mieux à froid et ça résiste mieux à chaud". Je me demande si une 15W50 ne serait pas plus indiquée pour moins en consommer.
Dans les détails plaisants, il y a des poignées chauffantes (direct batterie : ne jamais les oublier), des warnings, des répétiteurs sonores de cligno bien audibles (même à 90...), la fourche à cartouches est réglable en précharge et hydraulique et les amortisseurs Koni d'origine sont encore excellents.
Sans oublier le pare-brise qui, s'il est très moche, est d'une efficacité redoutable : les mains sont vraiment à l'abri de la pluie, il est assez haut pour qu'on se passe de bouchons d'oreille et assez bas pour que le vent chasse la pluie de la visière du casque. En plus il se démonte hyper facilement, fixé avec seulement les deux boulons du phare sur ses deux très solides pattes en alu.
Au niveau finition, il y a du pire : le bloc compteur 100% plastique de jouet chinois, la coque arrière itou, fine et fragile, les commodos dont les boutons ont pris du jeu.
Et du meilleur : de belles pièces en alu, de belles peintures, des collecteurs à simple paroi en inox de bien meilleure qualité que celui des Triumph modernes, une visserie qui ne rouille pas, des chromes qui ont bien vieilli.
L'autre bonne surprise, c'est la consommation : 4,5 sur route à 90-100, un peu moins de 5 l/100 sur autoroute à 120-130. Et sur le plein où j'ai fait trois ou quatre pointes à 180, ça n'a pas dépassé 5,4 l.
Je trouve ça bluffant pour une 1000 avec des gros carbus à guillotine.
Voilà, voilà, pardon d'avoir été bavard.
Et désolé pour l'absence de photo, je n'y arrive pas.