J'avais pris les pincettes nécessaires sur ces sujets glissantsjpd a écrit : 30 janv. 2025, 10:08C'est pas plutôt que lorsque la Centauro est sorti en 1996, la meilleur huile synthétique était la 20W50 ?Rock80 a écrit : 12 janv. 2025, 19:55
NB : sur la Centauro, de l'avis de nombreux spécialistes de ce bloc,
il faut absolument utiliser l'huile 20W50 recommandée au manuel, tout autre grade, surtout plus "fluides" aboutissant à une usure accélérée de la pompe![]()
Aujourd'hui il existe de la 10W60 synthétique (Castrol par exemple) qui est utilisé aussi par Guzzi et aussi par Ferrari, entre autre...
C'est le même sujet sur les anciennes BMW ou la "légende urbaine " préconise de ne mettre que de la minérale 20W50,
alors que l'usine prévoyait à l'origine de la 10W40 ou de la 20w50 dans les pays chauds...
Et aujourd'hui cela fonctionne très bien avec de la 10W50 synthétique.
Par contre je ne mettrais pas en dessous de 10W.


Comme je le soulignais, je ne faisais que partager l'expérience des spécialistes de ce moteur qui, en l’occurrence,
en ont sûrement suivi plus que moi qui n'ai que la mienne sous les yeux et tout aussi sûrement, plus longtemps que le (relativement) faible kilométrage de la mienne (45 kKm).
Comme préambule, en pur béotien au sujet des lubrifiants,
J'ai pour principe de respecter strictement les préconisations des marques en me disant que celles-ci ont soigneusement été établies par des Ingénieurs, spécialistes dans leur domaine,
après calculs théoriques approfondis et validation par des conditions d'essais encadrées.
De plus, j'ai en mémoire plusieurs discussions avec des techniciens et concessionnaires que, personnellement,
je qualifierais "de confiance" qui me font penser que ces préconisations de lubrifiants sont aussi le résultat de choix techniques pouvant différer d'un modèle à l'autre.
Pour en revenir à la préconisation de viscosité SAE 20W50, je me souviens avoir entendu à plusieurs reprises et lu aussi, il me semble sans me souvenir précisément d'où

que, pour la première génération de flat BM de 1200GS et descendantes (i.e. en 2005/2006),
les modifications du circuit de lubrification / refroidissement - par grossissement des diamètres des conduits d'huile - imposait une huile de type 20W50,
un des objectifs finaux étant de mettre fin à la consommation d'huile des flats BM, celles des 1150 de la génération précédente étant faramineuse, même avec la 15W50 recommandée sous nos latitudes.
Un des éléments souvent remonté comme décisif dans le choix d'une viscosité est celle des jeux de fonctionnement,
une notion un peu absconse dont on lit souvent qu'ils sont réputés plus importants sur un moteur refroidi par air que pour un refroidissement liquide.
Cela me conforte dans mon choix de respecter les précos du constructeurs, ces éléments étant souvent définis à leur discrétion.
Bref, ces discussions autour des préconisations d'huile me font plus souvent sourire qu'autre chose

Intuitivement, je mettais en parallèle la difficulté d'aspirer du miel, très visqueux, avec un paille alors que c'est si facile avec de l'eau

Ça fait donc un moment que je glane des trucs lus de-çi de-là autour des viscosités d'huile pour, par pure curiosité intellectuelle, mieux en comprendre leurs tenants et aboutissants.
Donc, pour poser les fondements, les viscosités des huiles moteur sont définies par une norme SAE (Society of American Engineers) :

Sur ce tableau, il faut remarquer que les viscosités à basse température des grades W sont données en "Viscosité dynamique" - exprimée en Pa.s (Pascal par seconde)
alors que celles à chaud sont des "viscosité cinématiques" - exprimées selon les tableau en mm².s (millimètre carré par seconde

la relation entre ces deux unités étant linéaire. Bref, des valeurs dynamiques/cinématiques difficilement rapprochables en tant que telles

En cherchant un peu plus loin, on trouve que la Viscosité cinématique est en relation à celle dynamique par la densité du liquide


(la densité d'une huile moteur étant généralement admise entre 855 et 898 g/l).
Après, on trouve facilement des graphiques représentant la viscosité par rapport à la température de l'huile :

Si cette représentation est souvent linéaire, il faut toutefois noter que l'échelle de viscosité est, elle, logarithmique.
La relation Viscosité/température est donc "Exponentielle", ce qui veut dire qu'elle chute vite sur les évolutions à basse température et bien moins vite sur les températures élevées.
Une fois ces constatations faites sur la viscosité et sa relation à la température, comment cela se traduit-il dans mon moteur

qui a montré une relation entre le débit d'un liquide, sa viscosité cinématique, la pression appliquée et le diamètre du conduit dans lequel on le fait passer

On peut donc recalculer une pression à partir de la viscosité cinématique

Ce que je me suis empressé de faire, en me basant sur les viscosités SAE et en utilisant les données de la pompe à huile des V10 Centauro pour en faire un cas appliqué
(j'ai aussi utilisé un diamètre théorique constant des canalisations d'huile de 5mm et une longueur fixe de canalisation de 50cm dans un but de vision strictement comparative


Ce qu'il faut noter, c'est que la pression résultante pour une huile 10W40 (en pointillés oranges) est partout inférieure voire très inférieure à celle obtenue avec la 20W50 (en pointillés verts).
La 10W60 (en pointillés violets) offre des pressions inférieures à basses température mais un peu supérieures passé 80°C.
Il faut noter que ces écarts s'aggravent si on augmente le diamètre des canalisations.
Et, pour mémoire, sur le bloc V10, c'est la même pompe qui alimente le refroidissement en plutôt gros diamètre et la lubrification - en particulier du haut moteur - en plus petit diamètre

Si on fait un focus sur les viscosités et pressions résultantes à hautes températures, on voit plus nettement l'écart entre une 10W40 et une 20W50 :

En complément, il faut garder en tête qu'en usage normal, la température d'huile d'un moteur de la génération du V10 a de très fortes chances d'être notablement inférieure à celle d'un bloc plus récent

Pour pondérer ces calculs faits sur la base de la viscosité cinématique "moyenne" à 100°C demandée par la norme SAE,
celle-ci donnant un mini et un maxi, le mini "à chaud" d'un grade correspond au maxi du grade précédent et que donc, dans ce cas extrême,
la viscosité à 100°C d'une 40 peut être identique à celle d'une 50


mais, à contrario, le mini d'une 40 va être assez différent du maxi d'une 50, celui-ci étant identique au mini d'une 60

Enfin, il faut noter que la variation de viscosité d'une huile est aussi qualifiée par son "indice de viscosité" IV - ou VI (Viscosity Index) -
qui est un index comparatif par rapport à une variation de référence


mais cet index n'est jamais indiqué sur les bidons !
Ce qui rend la prise en compte de cette donnée impossible
